3 réflexions sur les véhicules autonomes

Une réalité à prendre en compte dès maintenant
En 2007, Transid évoquait le Darpa Urban Challenge et les premières compétitions de véhicules autonomes. C'était il y a dix ans et à l'époque c'était de la R&D et de la prospective...
Dix ans après, les derniers obstacles à la diffusion à grande échelle de ces types de services sont clairement identifié et les acteurs de l'automobile, de la mobilité et de l'internet sont engagés dans une course pour les dépasser. L'émergence des véhicules autonomes dans notre quotidien est certaine, seul le calendrier fait débat. Il est donc temps d'intégrer cette rupture dans vos réflexions stratégiques !
Parmi les acteurs qu'on n'attendait pas nécessairement sur ce créneau :


Des acteurs globaux engrangent les kilomètres pour le marché du pilotage
La technologie permettant de rendre un véhicule autonome semble relativement accessible. De nombreux industriels ont des prototypes et il existe même des amateurs qui se sont lancés. Les Google Cars s'approchent des 3 millions de km parcourus. Ces kilomètres contribuent à la collecte des données et à l'apprentissage des algorithmes de pilotage. Ils créent une barrière à l'entrée qui protége les acteurs les plus gros et les premiers à lancer leur services. 
Ces kilomètres caractérisent aussi la sécurité du système. Elle se compare, d'ors et déjà, favorablement à celle des véhicules traditionnels, même si des accidents sont à déplorer chez Google (qui publie un compte rendu mensuel de l'activité de ses voitures autonomes). 
Tesla, dont les voitures sont communicantes et équipées de nombreux capteurs, profite aussi des kilomètres parcourus pour améliorer ses algorithmes d'aide au pilotage. Plusieurs accidents, dont certains mortels, ont déjà eu lieu. Ils indiquent que Tesla accepte de prendre un certain niveau de risque d'image pour la marque simplement pour rester dans la course.
La France qui est au meilleurs niveau sur le plan technique et industriel ne semble pas pressée de rejoindre les USA, la Chine ou Singapour pour permettre à ses industriels de participer à l'émergence de ces services. 

La réglementation locale déterminera le marché des opérateurs
Il y a, à peu près, consensus sur le fait que les voitures autonomes seront aussi partagées. En augmentant le nombre de voyageurs transportés par chaque véhicule, en diminuant le besoin en stationnement, les "robocabs" proposent une valeur indispensable aux métropoles.
Mais ce type de service est assez naturellement régulé au niveau national comme local.
Keolis se positionne avec une première française avec le Sytral à Lyon et un partenariat avec Navya.
Uber anticipe avec des conducteurs non salariés, l'émergence du marché des robocabs et procède à des tests de taxis autonomes aux USA. Mais, en attendant, ses multiples mésaventures juriduqes montrent à quel point ce marché est vulnérable aux réglementations locales, L'action vigoureuse des autorités chinoises, que ce soit pour encourager le rapprochement entre Uber et Didi Chuxing, ou, localement pour réguler les services de VTC donnent un aperçu des enjeux réglementaires sur ce marché.
Sur ce point, la France ne fait pas exception comme en témoignent Uber et Heetch, Il faut noter qu'une grande partie des questions qui se poseront pour les robocabs sont locales : accès aux voies réservées dans les villes ou sur les grands axes d'accès à la ville, réglementation du stationnement, péages urbains, articulation avec les bus publics dans les zones moins denses, accès aux gares en zone plus dense et aux aéroports, l'organisation des échanges entre les véhicules et l'infrastructure...

Au final, on peut penser que le match se jouera au niveau local entre autorités organisatrices, opérateurs locaux issus du transport et opérateurs globaux issus de l'internet.


Aucun commentaire: