WebApp vs NativeApp : comment informer les voyageurs sur mobile ?

Deux familles de solutions existent pour diffuser des services sur les "smartphones" :
  • une application développée spécifiquement pour un type de téléphone : iPhone, Android, Nokia, BlackBerry, Windows Mobile,  etc... Cette approche correspond aux "Native apps" qui sont installées sur le téléphone, soit par le constructeurs, soit par l'utilisateur via l'iStore pour Apple par exemple. 
  • un site internet adapté à une utilisation sur un navigateur mobile. Cette approche correspond aux "web apps".
Voici quelques exemples dans les transports publics sont (sans viser l'exhaustivité) : Ma RATP dans la poche existe en web app ici, alors que RATP Premium (et lite) est une Native App disponible sur l'iStore ici. Transilien.mobi est une web app comme http://www.transpole.mobi mais le compagnon de voyages-sncf.com est une native app pour Android et en son temps, Mobiville était une Native App Windows Mobile...

Quelle solution privilégier pour l'information des voyageurs ? Le web regorge d'excellents articles analysant les forces et faiblesses des deux approches. 

Pour faire très simple, les Native Apps permettent de tirer parti de toutes les fonctionnalités du téléphone. Elles permettent de gérer les capteurs et périphériques du téléphone : GPS, accéléromètre, capteur de luminosité, appareil photo, bluetooth... 

En revanche, la Native App est dépendante du système d'exploitation du téléphone. Une application iPhone ne fonctionne pas sur Android, ni sur Nokia, ni sur BlackBerry... Au sein d'une même marque de terminaux, des différences de version de l'OS peuvent persister. Mon HTC Hero est, par exemple, toujours en version 1.5 d'Android. Or la version "courante" est la 2.1. Je n'ai donc pas accès aux applications les plus récentes et cela est extrêmement frustrant ! On parle de fragmentation des OS pour décrire ce phénomène. Pour les développeurs d'application, cette fragmentation des OS, si elle n'a rien à voir avec une quelconque fracture,  reste un véritable casse tête et une source de coûts.

Les Web Apps sont plus simples, mais plus universelles. Un seul site correctement optimisé permet une utilisation sur un grand nombre de mobiles. Par ailleurs, les navigateurs s'améliorent et les navigateurs de nouvelle génération intègrent des fonctions jusqu'ici réservées aux Native Apps. C'est notamment le cas de la localisation qui est maintenant accessible directement dans le navigateur (par exemple sous Chrome, ou Mozilla).

En ce qui concerne l'information des voyageurs nous nous trouvons, en général, dans le contexte suivant :
  • la cible est généraliste, on vise un public large sans se limiter à un type de terminal particulier, ni à des utilisateurs technophiles (même si on s'adresse, quand même, à des possesseurs de smartphones),
  • le modèle économique (l'information voyageurs est en général diffusée gratuitement), fait que la pression sur les coûts de l'application est importante. On cherchera, donc, à en limiter le nombre de versions.
  • les fonctions doivent rester "simples" et le mode d'emploi doit être immédiat même pour un mobinaute débutant...
Dans ce contexte, une simple WebApp me semble parfaitement indiquée.

Les périphériques NFC qui se généraliseront (?) sur nos mobiles; nécessiteront, au moins initialement ,une gestion via une Native App. Les Native Apps resteront, donc, probablement indispensables pour les applications de billettique dans les transports publics. 

Bref, la mise en place d'une web app pour l'information semble une nécessité. Rien n'empêche les plus perfectionnistes de réaliser, ensuite, une Native App optimisée pour tel ou tel terminal et telle ou telle fonctions complémentaires.

Géolocalisation et annotations dans Twitter

Attention événement important pour l'information des voyageurs ! Twitter (l'outil de micro-blogging dont je vous ai parlé pour la première fois en 2007! et que j'utilise ) a fait des annonces qui ne sont pas anodines.

La première est qu'il y a maintenant plus de cent millions d'utilisateurs de Twitter dans le monde. Même si il y a probablement beaucoup moins d'utilisateurs actifs que d'inscrits, cela démontre que Twitter est en passe de devenir un outil usuel.

La seconde porte sur l'adjonction d'une information (optionnelle) de localisation pour chaque Tweet. Cela se présente comme une simple annotation sous le message (cf l'exemple surligné ci dessous). La précision de la localisation semble pouvoir être réglée (en France, à Paris, 13 rue du 8 mais 1845...).
Cette nouveauté ouvre de nouveaux horizons pour les services s'appuyant sur Twitter : possibilité de rechercher les tweets sur une zone géographique, possibilité de faire des statistiques de présence... La myriade de développeurs et d'applications qui s'appuie sur Twitter va probablement utiliser rapidement ces nouvelles fonctions. 

Enfin, Twitter a annoncé l'ajout prochaines "d'annotations" permettant d'enrichir les messages avec des informations complémentaires. Pour le moment, aucune piste "concrète" n'est donnée quant aux usages possibles de ces annotations. Twitter se dit "ouvert aux idées de la communauté des développeurs" et quelques courageux se sont lancés.

Il y a beaucoup de propositions à faire quant à l'utilisation de ces annotations dans un contexte de mobilité. J'ai quelques idées simples sur le sujet et ferai certainement un post là dessus prochainement. Si vous avez des idées, ou, pourquoi pas des demandes, n'hésitez pas à m'en faire part ! Par exemple sur Twitter ou via la page Facebook de TransID, qui assemble les articles de ce blog et les flux de Twitter.

Normalisation et développement des ITS Journée technique de l'ATEC-ITS France

ATEC ITS
Je rentre de la journée Normalisation et développement des ITS organisée aujourd'hui par l'Atec ITS France. C'est l'occasion de saluer l'excellent travail d'animation réalisé par cette association professionnelle efficace et discrète : elle organise un congrès et une exposition annuels, publie une revue scientifique (TEC) et organise régulièrement des visites et conférences spécialisées. 

Bernard BASSET, François MALBRUNOT et Pierre LEREBOULLET, du bureau de l'ATEC-ITS France ont animé la journée à laquelle participaient, notamment : Kasia Bourée consultante indépendante et spécialisée, Gilles de Chanterac consultant indépendant, Gérard Sauzet Diecteur de la DIRIF et moi même pour ne parler que des intervenants qui ont centré leur intervention sur les questions d'information.

La salle était bien remplie pour un sujet qui reste pointu. La nouvelle "directive ITS" et les projets de systèmes collaboratifs comme Cvis semblent relancer l'intérêt de plusieurs acteurs.
Les exposés ont permis de croiser des points de vue variés, entre information et distribution, entre transport public et infrastructures routières, entre industriels, maître d'ouvrage et consultants...
J'en retiens qu'il semble nécessaire de bien focaliser les efforts de normalisation. De l'avis des différents praticiens, le temps moyen permettant de passer d'un besoin à une norme est de 10 ans. Le développement de normes, dans des domaines où les cycles d'innovation sont rapides, doit être entrepris avec prudence.
Enfin, la participation au groupe de normalisation est un indicateur assez naturel de l'intérêt que présente effectivement ces normes. Attention donc aux domaines où l'expertise est capturée par un nombre trop limité d'acteurs sous critiques !

Pour ce qui concerne les normes pour l'information multimodale, j'avais l'intention de proposer un petit guide à l'usage des néophytes. J'ai suspendu le projet lorsque la Predim a publié cette excellente synthèse rédigée par Kasia Bourée et qui m'avait semblé épuiser, au moins momentanément, le sujet.

Les développeurs Mappy allient créativité et mobilité

Nous avions parlé du concours organisé par Mappy pour récompenser les développeurs les plus innovants dans l'utilisation des API Mappy. Ca y est, les prix sont attribués et ils méritent qu'on en reparle sur Transid puisque tous les lauréats ou presque proposent des applications liées à la mobilité et aux transports.

Mon palmarès personnel donne la première place à MappyHandicap qui est, officiellement, classé cinqième. C'est un service de recherche des places de stationnement réservées aux personnes à mobilité restreinte. Le site est soigné on peut "ajouter des places". Avec un peu de publicité et d'audience, cela peut devenir un outil très utile me semble-t-il.

Il faut aussi aller voir le second du classement : wimt.fr, une belle application qui présente les emplacements théoriques des RER à l'heure courante. L'application s'inspire et va au delà de wherearetrains du toujours très créatif gmapify. Elle permet de se faire une idée de la densité des RER en fonction de l'endroit et de l'heure.

Toujours autour de la mobilité, i-Bordeaux rassemble toutes les informations sur les taxis, les vélos et les tramways de Bordeaux. Un projet du même auteur existe à Rennes qui utilisera certainement les données transports de data.keolis-rennes.fr quand elles seront publiées.

Enfin, RosaLog Planning Easy est une application permettant d'optimiser les déplacements professionnels. L'idée est excellente et là aussi, l'intégration de données "transport public" serait vraiment utile !


Lauréats Mappy API Challenge from Mappy on Vimeo.

Bravo à tous ces développeurs et à Mappy  qui démontrent qu'on peut faire de belles choses à peu de frais à partir d'API bien conçues.
Si vous voulez découvrir le gagnant, il s'agit d'un jeux, c'est très à la mode mais c'est moins ma tasse de thé... (qui a dit "tu n'es plus dans la tranche d'age" ?) allez donc sur le geoinweb ou regardez la video jusqu'au bout !

iPad et transport public... Trois impacts et une question !

Bien sûr, les bus et les trains rouleront encore lorsque la fameuse tablette aura disparu du rayon des nouveautés. Pourtant l'iPad, si il réplique l'énorme succès de l'iPhone, pourrait bien avoir quelques conséquences sur les transports publics. Voici trois pistes :
  1. L'iPad peut-il encourager l'usage des transports publics ? Plus puissant et lisible qu'un téléphone, plus léger qu'un PC, l'iPad est adapté à une utilisation plus productive du temps passé dans les transports qu'il s'agisse de l'avion, du bus, du train, mais pas de la voiture personnelle... Il est aussi possible que l'iPad ait un impact sur les usages professionnels et facilite le "télécommuting" et le travail des "nomades". Ces supputations donnent lieu à une discussion intéressante sur plusieurs blogs anglo-saxons qui dérive sur les avantages comparés des "cars à haut niveau de service" et des trains.
  2. L'iPad va-t-il changer les interfaces du transport public ? L'iPad embarque de nombreuses spécificités : écran tactile "multitouch", absence de clavier, taille et format inhabituels, lecture possible en mode "portrait" et "paysage"... Ces évolutions nécessitent des adaptations et une reprise du travail de "design de l'information" déjà réalisé sur les sites internet, les sites mobiles et les apps du transport public.  Il existe par exemple déjà une version du service gmail de google "optimisé" pour l'iPad, en plus de la version "apps", de la version "web browser sur un PC" et "web browser sur un mobile". O'Reilly a réalisé une série de vidéos anticipant des évolutions probables de plusieurs services d'information. L'information sur les prochains départs pour votre itinéraire habituel est particulièrement adaptée à une présentation sur une "tablette domestique" qui trônera, peut être, dans la cuisine, ou sur la table familiale (cf mes réflexions sur les cadres numériques interactifs). A plus long terme les nouveaux codes propres à l'iPad pourraient avoir un impact sur les interfaces des bornes (distributeurs) et peut être même sur la signalétique...  
  3. L'iPad peut-il inciter les exploitants à ouvrir leurs données ? L'ouverture des données permet de solliciter la créativité, l'expertise de nombreux acteurs, elle permet aussi d'alimenter des systèmes tiers qui répondent à des besoins spécifiques qui ne sont pas toujours couverts par les applications des exploitants. L'émergence d'un nouveau canal spécifique interroge une fois de plus les exploitants : doivent-ils faire eux mêmes l'investissement pour réaliser les développements spécifiques pour l'iPad ? Si oui, quel en est le modèle économique ? quel niveau de priorité par rapport l'amélioration d'autres services et d'autres plateformes : information papier, afficheurs, web, Kindle, iPhone ?... 
Cela amène la question. A votre avis, la première application optimisée pour l'iPad pour le transport public en France sortira-t-elle : sur les données de Keolis Rennes (qui sont en cours d'ouverture), sur celles de la RATP, de la SNCF ? Voici un petit sondage pour recueillir vos opinions et avis. J'en publierai les résultats dans la semaine, en attendant, faites circuler SVP.