Plans des gares de France sur OSM

J'ai déjà abordé la question des plans de gares et j'ai souvent parlé d'OpenStreetMap ici ou . Je propose d'y revenir car trois exemples récents permettent de se faire une meilleurs idée de l'intérêt d'Open Street Map pour les plans de gares.

Tout d'abord voici ce qui est réalisé sur http://openbusmap.org précisement en gare de Francfort




Plusieurs choses sont intéressantes :
  • la "réutilisation" des données sur un site spécialisé. Dans le cas présent ce site, orienté transports publics, utilise des données en provenance d'OSM, pour présenter une information spécialisée. C'est précisement l'intérêt d'Open Street Map que de permettre de multiples déclinaisons, réutilisations et enrichissements du service de base : le seul visible sur openstreetmap.org.
  • pour faciliter l'identification des "zones d'arrêt", OPNV utilise des "halos jaunes". Certains disposent, en leur centre, d'un point rouge permettant d'accéder aux dessertes des lignes. C'est une approche intéressante.
  • la gare comporte quelques détails, en particulier les "quais", mais la visualisation des "lignes" surcharge le plan et limite le niveau d'information sur les cheminements piétons, les éventuels ascenseurs ou escalators, les commerces.... Du coup, la carte openstreetmap.org de base propose (ici) plus d'informations et, à mon sens, de façon plus lisible.



MapQuest, qui est un des leaders de la cartographie en ligne aux US (au coude à coude avec Google Maps), a, récemment, choisi de s'appuyer sur OpenStreetMap pour plusieurs régions dans le monde. Un des effets de ce partenariat est l'opération "HotSpot" qui vise à détailler la cartographie de plusieurs lieux à "fortes audiences". La liste comporte notamment la gare de "Penn Station" à New York.

Pour se faire une idée du niveau de détail visé je vous propose ces trois images extraites du blog de MapQuest représentant des montagnes russes dans un parc d'attraction, un parc de stationnement et un terrain de golf :

Plus prés de chez nous Laurent Notarianni a initié un travail intéressant sur la représentation détaillée de stations de métro à Paris dans le cadre du projet iDACT. L'objectif final d'iDACT est de réaliser des plans "accessibles" adapté aux mal voyants et fonctionnant sur iPad. Nul doute que c'est un BON PROJET. Vous pouvez l'aider en apportant un peu d'argent au projet sur KissKissBankBank.

A ce stade, le résultat du travail peut-être vu sur OSM à la station Bourse ci-dessous. Notez les schémas des escaliers et des escalators en bas. Ce n'est peut-être pas spectaculaire, mais l'important c'est que les données décrivant ces équipements accessibles soient crées et qu'elles soient ouvertes pour qui veut les utiliser :



Si vous voulez, vous aussi, participer à la réalisation de plan de gares, c'est possible ! Rendez vous sur la communauté OSM francophone... Si votre intérêt se confirme, faites moi signe en laissant un commentaire ci-dessous, (ou  sur twitter ou sur facebook). De mon côté, en effet, je vais travailler sur une grande gare SNCF et si cela porte ses fruits j'aurai, peut être, de l'aide pour les quelques 3000 autres gares françaises ! A suivre donc... 


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Mapnificient : les plus belles cartes de transport public du moment !

Stephan Wehrmeyer nous propose mapnificient.net : un site qui permet de représenter des "isochrones" en transport public dans plusieurs villes dont Berlin et Londres en Europe.
Il a aussi réalisé une vidéo qui présent les principes de fonctionnement du site, y compris une fonction très origina le permettant à deux personnes de se donner rendez vous dans un endroit se trouvant "à mi chemin" en transport public.
Il propose aussi une API JavaScript qui permet d'intégrer la fonction dans votre site internet si vous le souhaitez.

Ce service sera peut être un jour proposé sur les données ouvertes de Rennes... C'est en tout cas un des bénéfices de l'ouverture des données que de permettre le portage d'applications développées par des tiers sur d'autres territoires.
D'autres réalisations intéressantes de Stephan sont présentées ici.

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Design & Multimodalité

En ce 10 novembre 2010, j'étais à la conférence Design et Multimodalité organisée par "pas de transport sans design" une initiative animée par l'APCI. Je suis arrivé un peu en retard et ai raté l'intervention de Anne Marie Boutin présidente de l'APCI, pour le reste voici mes notes et mes remarques personnelles mélées.

Jean-François Janin (mission transports intelligents au ninistère) a planté le décor en présentant les différentes composantes de la multimodalité. Marche à pied, mobilier urbain, vélo, voiture, stationnement, taxi, transport à la demande, bus, métro, train, avion... sont organisés par des autorités diverses.
D'inévitables recouvrements de compétences apparaissent avec l'arrivée de nouveaux modes : moto-taxi, vélo en libre service, co-voiturage, autopartage, "co-voiturage en cars".... Les "autorités organisatrices de mobilité" doivent faire face à une double complexité : celle inhérente à la notion même de multi dans le mot "multimodalité" et celle liée au fameux "mille feuilles" administratif particulièrement savoureux dans notre beau pays !

Georges Amar, directeur de la prospective à la RATP, a parlé de "design de la marche". Il m'est impossible de rendre en quelques lignes la richesse des réflexions de M. Amar. Il a défini la mobilité moderne en citant Jules Verne qui attribue au capitaine Némo la devise : "mobilis in mobile" (Mobile dans le mouvement), là où le transport n'est que "mobile dans la stabilité". Dans une métaphore biologique, il a évoqué l'hybridation des modes en faisant référence au PediBus ou au MetroBus, et  a considéré la marche comme une cellule souche de tous les autres modes capable de les soigner et nécessaire pour les créer... Il a ouvert des perspectives intéressantes sur les infrastructures en observant qu'elles passent d'une vocation "spécialisée" (exemple typique : les zones piétons en centre ville dans les années 80/90 et les BHNS) à une réelle "optimisation" nécessitant une capacité d'accueil et de cohabitation harmonieuse des différents modes.

Christophe Tallec a présenté les projets d'Utilisacteur qui visent à mettre le voyageur au coeur des services d'information sur le trafic routier, le stationnement et les transports publics. Christophe Tallec a fait référence à plusieurs projets mettant en évidence la capacité réelle des voyageurs à participer, par exemple au travers de Twitter, aux services d'information : le compte Twitter de Caltrain aux USA, ou les mésaventures d'EuroStar. Ceux qui me lisent régulièrement connaissent d'autres services comme Waze, ou Open Street Maps dont le succès s'appuit sur les contributions des utilisateurs. J'ai posé à Christophe Tallec la question de l'utilité de politique d'ouverture des données publiques pour dynamiser ces services. En effet, la mise à disposition de données qu'il s'agisse des données géographiques, des données d'offre des transporteurs publics, ou des données d'accidentologie par exemple, permet d'accélérer le développement de nouveaux services et d'atteindre les "masses critiques d'utilisateurs" nécessaires pour en faire des succès. Lorsque même l'utilisation des couleurs des lignes de métro par des tiers est interdite sans accord de l'exploitant de transport public, il est forcement plus difficile de proposer des services impliquant aux utilisateurs.

Isabelle Le Saux d'Arep a présenté les travaux de design menés dans le cadre de l'appel d'offre de Transpole par Keolis et en particulier le "tapis" proposé pour visualiser les cheminements des différents modes et leur articulation. Ce dernier exposé permet à ceux qui en douteraient encore que le design est efficace commercialement.

Il restait peu de temps pour le débat, mais un designer du monde de l'automobile (PSA) dont je n'ai pas noté le nom, a présenté en quelques phrases une vision très intéressante de la mobilité et de son évolution ces 30 dernières années en évoquant quelques souvenirs : des planches à roulettes et BMX rustiques de notre enfance, aux trotinettes et autres vélos pliants actuels, moins dangereux, plus pratiques... bref moins "extrèmes".

J'ai donc été très intéressé par cet après midi et vous encourage à suivre les travaux de l'APCI.

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Facebook et Google à la conquête des lieux

Les géants de l'internet s'intéressent aux lieux. Commerces, adresses, villes, régions, pays... ils créent des bases de données géographiques nouvelles qui seront un complément à l'index du Web pour Google et au "graphe social" de Facebook.
Si vous travaillez dans le transport de voyageurs, les bus, les trains, les gares, le stationnement... mais aussi dans l'immobilier, les commerces de proximité, la vente de détails, les services à la personne... ces évolutions vous concernent ! De quoi s'agit il ?

Google Places (Google Adresses en VF), est une "nouvelle" version de la recherche google qui, au delà du Web,  des images, des vidéos, permet de chercher dans une base d'adresses intégrant notamment un grand nombre de commerces et de lieux publics. Une fois dûment authentifié chaque "propriétaire" peut améliorer la présentation du lieu en y ajoutant des photos, des vidéos (suivez le guide ici)... Pour le moment peu de sociétés utilisent tout le potentiel de ce service, certaines, même parmi les "grandes" n'ont même pas encore pris le contrôle de leur marque, laissant la porte ouverte aux cybersquatteurs (voir, par exemple la page de la Gare du Nord qui fait la promotion d'un site qui n'a pas grand chose à voir avec le transport public).

Ces pages vont progressivement proposer de nouveaux services comme par exemple des "coupons de promotion" ou de la publicité "hyperlocale" ciblant les clients effectivement à proximité. Google Lattitude permet de son côté la localisation des clients qui le souhaitent. Chacun peut se localiser sur un téléphone potable et partager cette information avec ses "amis" ou avec ses "applications". Récemment; Google Lattitude s'est doté d'une fonction "temps réel" permettant de savoir exactement (à la seconde prêt et non plus "à la demi heure") où vous êtes. Pratique pour se donner rendez vous ! et probablement de nature à intéresser les sociétés de covoiturage !

Facebook n'est pas en reste. Facebook "Places" propose aux "mobinautes" de publier leur localisation en un clic. L'information apparait sur le "mur" du mobinaute et sur celui de ces amis. Facebook propose aux marques propriétaires des lieux d'utiliser ce mécanisme ultra simple et ludique pour proposer des "deals" à leur client... Si vous vous localisez chez moi je vous offre 5% de réduction, au bout de 5 "check in" je vous offre un tee shirt, si 10 de vos amis se localisent dans un de mes magasins un bon d'achat... Cela semble redoutable d'efficacité. La vidéo ci dessous vous donnera quelques éléments complémentaires sur le sujet :


Last but not least, Twitter propose aussi des fonction de localisation et pourrait proposer, dans un avenir proche, aux propriétaires de revendiquer leurs adresses "physiques".

Tout cela crée d'importantes opportunités pour le développement d'applications nouvelles ou l'intégration de nouvelles fonctions dans des applications existantes, notamment dans le domaine du transport public. Qu'en pensez vous ?