Design & Multimodalité

En ce 10 novembre 2010, j'étais à la conférence Design et Multimodalité organisée par "pas de transport sans design" une initiative animée par l'APCI. Je suis arrivé un peu en retard et ai raté l'intervention de Anne Marie Boutin présidente de l'APCI, pour le reste voici mes notes et mes remarques personnelles mélées.

Jean-François Janin (mission transports intelligents au ninistère) a planté le décor en présentant les différentes composantes de la multimodalité. Marche à pied, mobilier urbain, vélo, voiture, stationnement, taxi, transport à la demande, bus, métro, train, avion... sont organisés par des autorités diverses.
D'inévitables recouvrements de compétences apparaissent avec l'arrivée de nouveaux modes : moto-taxi, vélo en libre service, co-voiturage, autopartage, "co-voiturage en cars".... Les "autorités organisatrices de mobilité" doivent faire face à une double complexité : celle inhérente à la notion même de multi dans le mot "multimodalité" et celle liée au fameux "mille feuilles" administratif particulièrement savoureux dans notre beau pays !

Georges Amar, directeur de la prospective à la RATP, a parlé de "design de la marche". Il m'est impossible de rendre en quelques lignes la richesse des réflexions de M. Amar. Il a défini la mobilité moderne en citant Jules Verne qui attribue au capitaine Némo la devise : "mobilis in mobile" (Mobile dans le mouvement), là où le transport n'est que "mobile dans la stabilité". Dans une métaphore biologique, il a évoqué l'hybridation des modes en faisant référence au PediBus ou au MetroBus, et  a considéré la marche comme une cellule souche de tous les autres modes capable de les soigner et nécessaire pour les créer... Il a ouvert des perspectives intéressantes sur les infrastructures en observant qu'elles passent d'une vocation "spécialisée" (exemple typique : les zones piétons en centre ville dans les années 80/90 et les BHNS) à une réelle "optimisation" nécessitant une capacité d'accueil et de cohabitation harmonieuse des différents modes.

Christophe Tallec a présenté les projets d'Utilisacteur qui visent à mettre le voyageur au coeur des services d'information sur le trafic routier, le stationnement et les transports publics. Christophe Tallec a fait référence à plusieurs projets mettant en évidence la capacité réelle des voyageurs à participer, par exemple au travers de Twitter, aux services d'information : le compte Twitter de Caltrain aux USA, ou les mésaventures d'EuroStar. Ceux qui me lisent régulièrement connaissent d'autres services comme Waze, ou Open Street Maps dont le succès s'appuit sur les contributions des utilisateurs. J'ai posé à Christophe Tallec la question de l'utilité de politique d'ouverture des données publiques pour dynamiser ces services. En effet, la mise à disposition de données qu'il s'agisse des données géographiques, des données d'offre des transporteurs publics, ou des données d'accidentologie par exemple, permet d'accélérer le développement de nouveaux services et d'atteindre les "masses critiques d'utilisateurs" nécessaires pour en faire des succès. Lorsque même l'utilisation des couleurs des lignes de métro par des tiers est interdite sans accord de l'exploitant de transport public, il est forcement plus difficile de proposer des services impliquant aux utilisateurs.

Isabelle Le Saux d'Arep a présenté les travaux de design menés dans le cadre de l'appel d'offre de Transpole par Keolis et en particulier le "tapis" proposé pour visualiser les cheminements des différents modes et leur articulation. Ce dernier exposé permet à ceux qui en douteraient encore que le design est efficace commercialement.

Il restait peu de temps pour le débat, mais un designer du monde de l'automobile (PSA) dont je n'ai pas noté le nom, a présenté en quelques phrases une vision très intéressante de la mobilité et de son évolution ces 30 dernières années en évoquant quelques souvenirs : des planches à roulettes et BMX rustiques de notre enfance, aux trotinettes et autres vélos pliants actuels, moins dangereux, plus pratiques... bref moins "extrèmes".

J'ai donc été très intéressé par cet après midi et vous encourage à suivre les travaux de l'APCI.

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour ce bel article !
Au plaisir de vous retrouver pour nos prochains événements.

Matthieu Planchais
Pas de Transport sans Design !
APCI