Google Transit à Paris : pour les cowboys uniquement !

En apprenant ce matin (dans 20 minutes, puisque le blog officiel de Google Maps est muet sur le sujet) qu'on pouvait calculer son itinéraire en transport public à Paris j'ai d'abord été un peu étonné.

En effet, à ma connaissance, pour le moment, seul Transilien a ouvert ses données horaires. Ni la RATP, ni le STIF ne permettent, pour le moment, à des tiers d'utiliser les données brutes. Ce nouveau service de Google annonçait il une évolution importante sur le sujet ? Une coopération inédite entre STIF et Google ? Entre RATP et Google ? 

Visiblement, non. Le service n'est pas disponible pour l'Ile de France mais seulement sur Paris intra muros et uniquement pour le métro... Il ne référence pas plus le STIF, l'autorité en charge des transports publics en Ile de France, que la RATP qui opère une partie de ces transports. La station Concorde, par exemple, est censé être opéré par un hybride "RATP - SNCF"...



Il semble que le changement vienne simplement de Google lui même. En effet, jusqu'ici, les données horaires étaient fournies à Google par les opérateurs eux mêmes, dans le cadre du programme Google Transit Partner. Ici, visiblement, Google a produit les données lui même... Une initiative originale qui pourrait constituer une solution lorsque les Autorités Organisatrices n'ouvrent pas leurs données.

Tout cela resterait une bonne nouvelle pour les voyageurs si le service était bon, mais là aussi, surprise ! il est mauvais...  Exemple un de mes itinéraires fétiches ; Gare Montparnasse, Gare de Lyon réussit la performance de ne proposer aucun des itinéraires utilisés par les habitués. Les premiers commentaires des utilisateurs ici par exemple, sont d'ailleurs critiques.

Bref, un service réservé aux cowboys en visite à Paris (et pas pressés) qui apprécieront de passer par St Lazare pour aller de Montparnasse à gare de Lyon !!!


View Larger Map

On peut compter sur Google pour itérer et améliorer progressivement le service... D'abord en proposant des résultats plus appropriés, ensuite en étendant le service à l'Ile de France, aux trains et aux  bus.... Soit en travaillant seul, et soit en se rapprochant du STIF qui dispose de droits sur l'ensemble de ces données ! 

Mais pour convaincre le STIF et les voyageurs parisiens, il faudra un service d'un niveau au moins égal à  vianavigo.com le site du STIF, transilien.com celui de SNCF Transilien, ou ratp.fr

A suivre donc !

Disclaimer I : Ceux qui me connaissent savent que suis un vrai fan de Google. J'ai un téléphone Android depuis 2009, une adresse Gmail depuis toujours, j'utilise régulièrement Google Maps, Blogger, Reader, Google Music, Youtube, Google docs, Google Analytics, Google App Engine, Google App Script et même Google+... j'ai testé presque tous les services grand public de cette entreprise que j'admire beaucoup.
Disclaimer II : J'ai été jusqu'en 2010 directeur de Canal TP une société active sur le marché de l'information pour les voyageurs du transport public.
Disclaimer III : je suis actuellement salarié de SNCF Transilien (mais pas en charge de l'information).

Hackathon des cheminots : 1 témoignage et 4 conseils

En mai, je m'étais investi dans l'organisation du premier Hackathon Transilien Le week end dernier 20, 21 octobre 2012, je suis passé de l'autre côté, et ai participé au Hackathon des cheminots en tant que concurrent. 

L'expérience a été encore plus enrichissante !

Là aussi beaucoup de belles rencontres, avec des gens motivés, impliqués dans leur métier et leur entreprise, venant d'horizons différents : développeurs, graphistes, mais aussi opérationnels, agents des gares ou des trains....

Ce Hackathon "interne", réservé aux salariés de SNCF a permis de  rassembler des compétences  ferroviaires en plus des compétences en développement. Au total, 6 équipes qui ont produits 6 prototypes intéressants, l'expérience est concluante.

Mon équipe n'a pas gagné, mais je suis quand même très fier de notre concept de dashboard de l'information, et avec un peu de chance, on arrivera à en faire quelque chose un de ces jours !



Voici, à chaud, et pour m'en souvenir lors du prochain Hackathon, quelques enseignements... 

K.I.S.S.
Keep It Simple Stupid : j'avais bien sûr envie de montrer plein de choses et d'expliquer toutes les possibilités... C'est une erreur si cela rend votre présentation indigeste. 
Mieux vaut se concentrer sur une fonctionnalités clé et la présenter de façon impeccable que de lister tout ce qu'on pourrait faire à partir de cette idée. Faites confiance au jury et stimulez son imagination avec une réalisation qui ouvre des possibles.

Vendez votre idée ou vos compétences
A moins que vous n'ayez déjà constitué votre équipe, vous allez devoir en chercher une. Pour cela il va vous falloir convaincre et si possible rassembler les partenaires les meilleurs et les plus complémentaires. Réfléchissez à la façon dont vous allez vous présenter et, éventuellement, à la façon dont vous allez présenter votre idée en quelques mots bien trouvés au début du hackathon. 

Rassemblez les bonnes compétences
Essayez d'avoir une idée claire sur le type de compétences que vous recherchez. L'équipe idéale rassemble, en général, un développeur "back end", un développeur "front end", un designer, un graphiste. Si il vous manque des compétences, vous devrez vous appuyer sur les mentors. Si vous avez plusieurs équipiers avec les mêmes compétences, vous devrez faire attention à la cohérence global de ce que vous construisez et éviter de superposer les réalisations.


Gérez la fatigue
Je n'ai plus vingt ans, et ce Week End je m'en suis bien rendu compte. J'ai eu du mal à rester concentrer 12 heures dans un environnement bruyant, rempli de gens intéressants et sympas. Je suis rentré à la maison pour passer une bonne nuit, mais malgré cela, j'ai eu un "passage à vide" dimanche en fin de matinée. Mieux vaut ne pas trop ce mettre dans le rouge et garder un peu de lucidité pour la fin. Cela veut aussi dire qu'il faut essayer de faire le plus dur au début, en l’occurrence le samedi, notamment pour la partie développement !

Profitez des mentors
Les mentors, si il y en a, peuvent venir aider votre équipe, aussi bien pour améliorer la présentation, débloquer vos développements ou donner un peu de classe à vos graphismes. Non seulement ils vous aideront, mais surtout, ils vous passeront un peu de leur savoir faire.
Ce Week End, j'ai notamment bien profité de Christophe Tallec designer de service, talentueux, fondateur d'Utilisacteur, qui nous a énormément aidé sur notre présentation. Pour la partie développement, (si, si j'en au profité pour développer un peu) j'ai bénéficié des conseils de Pieter (Open Knowledge Foundation et iRail) et de Geraud Mathé... Cela rend modeste !

Pour le souvenir voici quelques photos :

4 questions sur les Google cars, la ville et les données

Vous avez sans doute entendu parler des voitures "sans conducteur" développées par Google. Elles ne constituent pas un phénomène isolé. De nombreux autres industriels ou laboratoires font des annonces relatives à des véhicules autonomes à basse vitesse, à de la conduite en cohorte ou à des véhicules capables de se garer seuls. Google semble néanmoins en pointe et vient d'obtenir le droit de faire rouler ses véhicules sur la chaussée dans plusieurs états aux USA. A ce stade, les véhicules doivent être opérés par un conducteur capable d'intervenir en cas d'urgence et un ingénieur copilote capable d'intervenir sur le système de pilotage automatique.
Ce phénomène semble, néanmoins, important et porteur de tendances lourdes, le blog Transports du futur y consacre un article très juste et complet.
Il m'a semblé intéressant de partager quatre questions avec vous, n'hésitez pas à me faire part de vos avis en commentaires :

Comment seront elles partagées ?
Le modèle du véhicule autonome exprime sa valeur lorsqu'il est partagé : utilisé par plusieurs voyageurs, mais aussi géré en flotte intelligente. Il optimise ainsi l'offre en fonction des demandes et des contraintes liées au trafic routier, mais aussi à l'offre des autres modes : trains métros; aux éventuels péages urbains, au stationnement, à l'énergie, à l'entretien... Enfin, comme le montre la vidéo ci-dessus, ces véhicules peuvent permettre l'accès à la mobilité pour des catégories qui en sont aujourd'hui privées.
Reste à savoir quels seront les modes de partage et autour de qui se syndiqueront ses flottes. Collectivités locales ? copropriétés mutualistes ? ou plus probablement opérateurs privés : fabriquant automobile, opérateurs de transports, acteurs de l'internet ? Les questions de responsabilité, de sécurité, de confiance sont, bien entendu, essentielles et peuvent retarder l'adoption de cette technologie.

Quelle ville densifieront-elles ?
En s’affranchissant au moins partiellement du stationnement et en contribuant au partage des infrastructures, les voitures sans conducteur permettront de densifier la ville. Mais la ville dense constitués "d'ilots" à dimension humaine, dont réve Kent Larson, s’accommode plutôt d'une combinaison de modes doux : marche, vélos et de modes lourds : métros, tramways. Les Google Cars pourraient, au contraire, rendre possible un étalement urbain à très grande échelle... Ces voitures, auront elles la capacité à faire évoluer les densités actuelles ? Dans quelles proportions ? Quelles seront alors les conséquences sociales et économiques de cette densification ? Y a t il, notamment, à cette occasion des risques de fractures sociétales ou territoriales nouvelles ?

Seront elles durables au plan énergétique ?
L'efficacité énergétique du véhicule autonome n'est pas une évidence. Le rapport poids du véhicule/capacité d'emport n'est pas amélioré. Le contact roue/route non plus et sur ces deux critères les modes lourds : trains, métro, trams... peuvent garder un avantage. 
A contrario, on peut aussi considérer les gains importants qui pourraient résulter d'une conduite optimisée, voir d'une disparition des arrêts actuellement liés aux embouteillages et à la signalisation (feux, stop...).  
Enfin, le système semble finalement capable de s’accommoder de véhicules différents préservant, ainsi, une capacité d'innovation et d'expérimentation qui fait défaut aux modes lourds. Ainsi les Google cars pourraient rester durablement à la pointe en matière d'énergie et peut être un jours devenir plus "durables" que les transports de masse.

Qui en captera la valeur ?
Lors du lancement récent d'IOS6, Apple a choisi de se passer de Google Maps comme service de cartographie par défaut sur l'iPhone. La cartographie "Apple" a déçue les utilisateurs à tel point son CEO Tim Cook a présenté des excuses publiques et qu'on a parlé de "mapocalypse". Cet évènement illustre l'avance, apparemment insoupçonnée, que Google a dans le domaine de la cartographie et de l'information géographique.


Cette avance vient de loin. Divers analystes ont insisté sur la maîtrise du cycle de vie des données : collectées, comparées, corrigées, évaluées... qui sous tend cette avance et qui ne se limite, d'ailleurs, pas aux données géographiques. Elle s'étend aux données de recherche sur Internet et à la capacité de prévoir les tendances (ou les épidémies) qui va avec, aux livres, aux brevets, et bien sûr, aux données personnelles, sociales et de mobilité de millions d'utilisateurs de gmail, Google Maps ou d'Android....
En outre, il ne s'agit pas de données statiques, mais de données constamment utilisées, évaluées et enrichies par des millions de personnes et de capteurs.
Cette maîtrise des données et de leurs usages constitue un socle irremplaçable pour des services de mobilité optimisés et différenciant. Constructeurs et opérateurs doivent s'y préparer, sous peine de devoir, demain, rejoindre Apple dans la foule des victimes de Google. 

Brève histoire de la densité urbaine & 5 idées pour l'avenir : Kent Larson

En un quart d'heure, Kent Larson, architecte et directeur du programme Home_n au MIT, pionnier de l'architecture open source, brosse une histoire de la densité urbaine et la prolonge par un prospective autour de cinq concepts innovants. La vidéo étant à la fois dense et intéressante. Elle rassemble des tendances très actuelles et les illustre avec des exemples concrets. Je vous propose de la regarder ou de lire le petit compte rendu ci-dessous.



Histoire de la densité des villes
Les premiers regroupements humains se sont faits autour des points d'accès à l'eau,
La possibilité d'accéder à pied aux ressources essentiels marque l'organisation des villages comme nous pouvons le constater dans les zones rurales traditionnelles.
Longtemps, le foyer familial est multi fonctionnel. Il permettait la culture et l'élevage, la production d'eau et d'énergie et la majorité des fonctions sociales, culturelles ou médicales.  
Lors de la révolution industrielles, les installations se sont spécialisées : usines, hôpitaux, écoles, centrales énergétique... et les réseaux se sont développés.
Cette organisation conduit aux développement de l'étalement urbain ou "Sprawl". 
Ce modèle "obsolète" (je cite), est, aujourd'hui encore, celui qui sert de référence pour la conception de milliers de nouvelles villes, notamment en Chine ou il faut accueillir quelques 300 millions de nouveaux urbains dans le 15 ans qui viennent.
L'attractivité et l'importance des villes va encore augmenter au XXI siècle.
Grâce au développement d'internet, les "bureaux" espaces spécialisés dans la production vont devenir obsolètes, et la maison va redevenir un lieu polyvalent pour le travail, les achats, l'éducation et les loisirs... Dans le même temps, les produits : vêtements, biens de consommation sont de plus en plus personnalisés et de moins en moins standards. 

L'avenir
A partir de ces constats, Kent Larson imagine la ville idéale et propose de s'inspirer de... Paris au début du XXème siècle. (Voire minute 3.53). La répartition des commerces, cafés, écoles et autres lieux de vie permet d'accéder à presque toutes les ressources dans en rayon compatible avec un déplacement à pied ou en vélo. Il illustre ce phénomène en comparant des cartes de densité de Paris avec celles de villes plus récentes comme Pitsburg... (Voir la comparaison des données cartographiques).

Il faut viser des réseaux de cellules urbaines denses d'un rayon d'un mile correspondant à 20 minutes de marche à pied, pour environ 20 à 50 000 habitants.Ces quartiers, reliés entre eux par des réseaux de transports publics, peuvent mettre en place des infrastructures de mobilité nouvelles : axes piétonniers comme à Boulder, Séoul ou Manhattan, des vélos en libre services, des pistes cyclables comme à Copenhague où plus de 40% des déplacements se font en vélo...

Le partage des véhicules, type Vélib ou Autolib est alors un facteur clés pour éviter de consacrer trop d'espace à la circulation automobile et au stationnement des véhicules personnels.
La première idée de Kent porte sur des voitures électriques "pliables" et partagées qui occupent jusqu'à 28 fois moins de place d'un parc automobile actuel pour une production de mobilité personnelle équivalente.
Le thème, qui m'est cher, de la cohabitation des modes, est rapidement évoqué (Minute 9.30) avec la présentation d'un concept permettant aux voitures d'interagir avec les piétons pour leur signaler qu'ils ont bien été "vus" par le véhicule. 

Un tricycle à assistance électrique permet de démocratiser l'accès aux pistes cyclables pour tout ceux qui sont rebutés par l'effort ou les contraintes vestimentaires liées au vélo. Un concept pour réconcilier vieillissement de la population, lutte contre l'obésité, économie d'énergie, mobilité et encombrements !

L'absence de logements à des prix accessibles en centre ville constitue aussi une limite au développement harmonieux des métropoles. Pour traiter ce problème, Kent Larson propose de travailler sur des modules habitables personnalisables, polyvallents et robotisés. Le concept est illustré de façon spectaculaire en 11.45. Il ne s'agit pas de "logements intelligents", mais de "logements idiots" aménagés avec des "choses intelligentes". 

L'éclairage intelligent par exemple (projet développé avec Siemens) s'adapte automatiquement aux besoins des occupants et économise de l'énergie. L'utilisation de la lumière solaire peut aussi être optimisée via des réflecteurs automatiques. 

Enfin, le recours à des espaces partagés pour le travail, le prototypage, les loisirs... permet d'envisager cette ville du futur, à la fois dense, durable et agréable à vivre.

Carte du RER d'après Twitter

Comme promis dans l'article sur les smileys et les tweets du RER, voici les résultats d'un nouvelle expérience combinant Twitter, le RER et les nouvelles API Google Maps V3.

En région parisienne, il y a de l'ordre d'un tweet par minute qui contient le mot clé RER, A titre d'exemple, voici les derniersSur ces tweets, environ un sur dix est géolocalisé.

La carte ci-dessous permet de visualiser les lieux d'où ces tweets géolocalisés ont été émis. Pour obtenir les 4000 tweets géolocalisés nécessaire à la réalisation de cette carte, j'ai dû patienter quelques semaines.... mais voici le résultat :

J'en ai profité pour jouer un peu avec les styles de Google Maps et vous propose une autre version de la même carte que vous trouverez peut être plus sympathique :

Sans surprise, on voit que les gens parlent de RER sur Twitter de préférence quand ils sont dans les trains et les gares du réseau. Mais il est peut être intéressant de comparer la densité par ligne, et sur une même ligne par gares...

Plus j'aurai de données et plus la carte pourra être précise et (j'espère) instructive. 

Pour ne pas attendre trop longtemps et savoir dès aujourd'hui ce que vous en pensez, voici un lien vers une version de la carte que laquelle vous pourrez vous même expérimenter les options de zoom, de couleur, de rayon.... grâce aux options habituelles de Google (zoom et passage de la vue satellite à la vue carte) et aux  boutons en bas de page à gauche.
Update : voici une carte avec plus de tweets et une visualisation dynamique dans le temps.

Un assistant personnel de mobilité sur Android Jelly Bean

Google vient de donner, à l'occasion de sa journée annuelle I/O, quelques détails sur la nouvelle version de son système d'exploitation pour mobile Android.
Une fonction, en particulier, intéressera les lecteurs de Transid : Google Now. Il intégre, en effet, un dispositif  analysant vos itinéraires quotidiens pour vous proposer des informations contextuelles relatives au trafic et aux transports publics. Plus précisement, Google now sélectionne les informations qu'il vous présente sur la base de votre historique de localisation, de votre historique de recherche et de l'analyse de votre agenda. Deux exemples sont proposés : le calcul de votre temps de trajet pour votre itinéraire habituel en voiture, ajusté en fonction des conditions de trafic du jour, les horaires des prochains trains dans votre gare préférée. Bien entendu cette dernière fonction ne sera accessible que là où Google dispose des données transport. Voici la petite vidéo qui présente le service sous forme d'animation :



Une autre vidéo plus informative (à partir de 3 minutes 40) et l'article sur le blog de Google.

Cela semble assez impressionnant, mais ce n'est qu'une des nouveautés présentées lors de la conférence. Une nouvelle version des fameuses lunettes Google semble aussi être très prometteuse pour l'information en situation de mobilité, par exemple lors d'un saut en parachute !

Premier Hackathon SNCF TRANSILIEN

Je viens passer mon WE au Hackathon SNCF Transilien. C'était une expérience intéressante à plus d'un titre :

J'y ai fait beaucoup de belles rencontres. En voici quelques unes parmi toutes celles qui méritent le détour. Pieter Colpaert un vrai geek du transport public membre de l'Open Knowledge Foundation et l'animateur d'iRail (rien à voir avec Apple... je vous parle d'Open !). Christophe Tallec fondateur d'Utilisacteurs qui promeut le design de service dans les transport en France et ailleurs. Gaël Musquet toujours en pointe de l'associatif open en France, président d'OSM France et fan des Pirates Box (on en reparlera). La jeune équipe de Webshell, lauréate de DataConnexions qui pousse le concept d'API des API. Romain Lacombe d'Etalab, qui nous a permis de replacer l'action de SNCF dans la perspective plus large. David Serrault designer spécialiste de l'UX, qui a coaché les participants.

J'y ai été surpris par la détermination et les compétences des 7 équipes dont certaines se sont littéralement constituées sur place en associant des profils complémentaires : développeurs front et back, graphistes, designers... En 48 heures (certains on travaillé tard dans la nuit et presque tous étaient déjà au travail quand je suis arrivé dimanche matin) les résultats obtenus sont impressionnants.

Les résultats techniques sont bien sûrs spectaculaires, mais les idées et les principes fonctionnels proposés sont encore plus intéressants. Les équipes ont pu s'alimenter des idées du concours voyageurs, dont beaucoup s'éloignent de services purement utilitaires pour explorer les domaines du jeux, de la culture, de la santé et de la collaboration citoyenne.

J'ai bossé  pour mettre en place les données, mais aussi pour renseigner les participants, recevoir les journalistes, les amis et collègues SNCF de passage, j'ai même appris à faire des cafés sur le percolateur de La Cantine. J'ai été bien aidé par  à Chloé, Latifa de June 21, par Kat qui a fait jouer son réseau chez les geeks, par l'équipe de Silicon Sentier, à Tristram de Canal TP qui a amené l'expertise "transport public" aux équipes qui le souhaitait.

On a (évidemment) pris des photos et twitté (#hcktransilien), j'ai eu, avec Jeff de Modulaweb qui venait de Montpellier, mes trente secondes de célébrité sur France3 (à partir de la 3ème minute à voir sous IE !).

Si vous cherchez un peu vous trouverez des infos sur les raisons qui poussent SNCF Transilien à se lancer dans cette démarche (voir notamment cette interview de Bénédicte Tilloy ). Pour ma part, je m'interroge surtout sur la suite et sur les meilleurs moyens pour prolonger, améliorer et étendre cette initiative. Toutes vos suggestions m'intéressent.  

Capteurs, mobiles, internet des objets : 3 exemples

Il arrive que l'actualité "techno" illustre en quelques jours des tendances longues qui modifient notre environnement sur le moyen long terme. C'est par exemple le cas cette semaine avec trois innovations spectaculairement documentées dans trois vidéos.
  • Dans le première, le MIT montre comment une simple caméra peut repérer les pulsations sanguines imperceptibles à l'oeil nu. La technique consiste à amplifier les variations périodiques (formes ou couleurs) de l'image. Les applications potentielles sont nombreuses qu'il s'agisse de mesurer une respiration, une pulsation cardiaque ou une vibration mécanique. Certains passages de cette vidéo semblent "magiques", d'autres sont plus techniques et un peu moins réussis.
  • Dans le second, Microsoft propose une application appelée on{X} sur Android (ce qui suscite la perplexité de Techcrunch) qui tire parti des différents capteurs de votre mobile. Un langage de programmation simple permet de créer des applications simples paramétrées à partir des lieux, de l'heure ou de l'état du portable. Par exemple : envoyer un sms à mon domicile quand je quitte le travail. Les accélérations du portable sont aussi analysées et un "mode de transport" est inféré. Intéressant non ? On peut par exemple mémoriser la localisation du mobile à chaque fois qu'il passe du mode automobile au mode marche à pied, histoire de retrouver facilement le véhicule là où on l'a stationné.
  • La dernière est presque poétique, il s'agit d'un kit permettant de connecter des objets à un ordinateur et par exemple d'utiliser des bananes pour réaliser les touches d'un piano électroniques.
La tendance commune illustrée par ces trois clips est le développement des capteurs, leur apparitions progressives dans les objets du quotidien, et la capacité croissante qui nous avons à exploiter les informations qu'ils produisent. Voici les trois vidéos :

L'amplification des variations périodiques sur une image vidéo :



on{X} et ses applications personnalisées : 


Le piano banane : 

SNCF et MIT : une semaine de TGV sur une carte de France

Un mot pour signaler cette intéressante réalisation du MIT et de SNCF :

L'idée générale est de concentrer l'information en accélérant le temps (une semaine en 3 minutes), en utilisant une carte (du réseau TGV) et en faisant varier la taille et la couleur des points qui ci déplacent pour représenter deux variables par trains ! Par exemple l'avance ou le retard et le nombre de voyageurs.
Le résultat est intéressant car il met en évidence certains phénomènes difficile à appréhender dans un tableau de chiffre...

Dans le même article le MIT propose une représentation sur des cartes déformées pour représenter l'impact du TGV sur les temps de déplacement entre Paris et les principales destinations. Je la trouve moins réussie et très confuse. Ma représentation préférée pour ce genre de thématique reste la carte isochrone dans laquelle la géographie reste constante et les couleurs changent. 

LoL ! Les tweets du RER sont plus souvent :) que :(

Les réseaux sociaux peuvent ils nous apprendre quelque choses sur les attentes des voyageurs et sur les performances des systèmes de transport ?

Certainement si l'on en croit les trois rapports (en anglais) récemment publiés sur l'usage des réseaux sociaux dans les transports publics (UITP, TRB aux US et le Transport Research Laboratory au Royaume Uni).

J'ai, du coup, été désappointé en lisant l'article :  "I Hate the Blue Line" and Other Things Transit Systems Can Learn From Twitter ("Je hais la ligne Blue" et autres choses que les opérateurs de transports peuvent apprendre de Twitter). La thèse est que 100% des messages sur les transports publics sont négatifs. Cette idée est largement reprise et développée dans les commentaires. 

Une analyse rapide des tweets du RER apporte un éclairage différent. Elle n'a aucune prétention scientifique mais illustre l'intuition suivante : le RER est important pour des millions de voyageurs et il est parfois (heureusement) associé à des sentiments positifs : rencontres, sorties, loisirs, humour... 

Pour ce faire, j'ai simplement comparé, le 17 mai 2012,  les résultats de 3 recherches sur Twitter :
  • Une sur les tweets qui contiennent le mot clé RER. Cette recherche remonte 100  tweets émis dans les quelques heures précédent la requête.
  • Une sur les tweets qui  contiennent le mot clé RER associé à un "smiley" positif : comme :) ou :D ou :P.... Cette requête a remonté 100 tweets émis depuis le 8 mai. Soit une dizaine de tweets par jour en moyenne.
  • Et une sur les tweets qui contiennent le mot clé RER associé à un "smiley" négatif : comme :(  .... Dans les mêmes conditions que précédemment,  cette requête a remonté 34 tweets émis depuis le 8 mai. Soit 3 à 4 tweets par jour.
Le mot RER est donc trois fois plus souvent associé à un smiley positif qu'à un smiley négatif sur Twitter, pendant la période considérée.

Evidemment, les smiley ne sont, en général pas corrélés à l'appréciation directe du RER (exemple : "ça tue de pas habiter dans une zone a rer où a métro :(" ). Une analyse plus approfondie devrait être faite en évaluant la tonalité de chaque message, soit "à la main", soit grâce à un outil spécialisé dans "l'analyse de sentiments" comme twitrratr,  tweetsentiments ou Google Prediction API.

Il n'en reste pas moins, que ces tweets sont intéressants et certainement pas systématiquement connotés négativement. Je vous propose d'explorer vous même les résultats de ces requêtes dans les trois onglets  de ce tableau

Sur le même sujet, j'ai aussi découvert le compte de Metro's advocate qui à Wahsington retweete tout ce qui se rapporte à la wmata et qui est connoté positivement !

Surtout n'hésitez pas à me faire part de vos réactions et suggestions sur le sujet. Je continue à travailler sur l'analyse des tweets du RER et vous livrerai d'autres résultats dans de prochains articles.

TfL gère la demande de mobilité pendant les JO de Londres

Londres se prépare à accueillir les jeux olympiques entre le 27 juillet et le 14 septembre 2012. 
Avec 9 millions de spectateurs attendus et plus de 300 000 participants et organisateurs, la mobilité (keep London moving !) constitue un challenge. Plusieurs évènements ont lieu en plein centre ville, et les transports ont fait l'objet de mesures spécifiques (cf présentation du commissaire aux transports). 

Des investissements lourds (environ £6,5Mds au plan national) ont été réalisés pour les infrastructures, les gares et le matériel roulant. L'accent a notamment été mis sur l'accessibilité ; et les modes doux : vélos et marche n'ont pas été oubliés. Des extensions de service et un renforcement en personnel sont aussi, naturellement, prévues pour la période. Un effort particulier est fait en matière de régularité et de densité de l'offre.

Mais plus que ces mesures visant à augmenter l'offre, un travail très intéressant est mené pour organiser la demande !

En effet, toutes les gares et toutes les routes ne seront pas saturées pendant toute la durée des jeux. Moins de 30% des rues et moins de 35% des gares seront réellement affectées par les jeux. Il s'agit donc de "gérer les pointes" et d'essayer d'encourager les voyageurs à éviter ces "hot spots" qui vont concentrer l’affluence et les problèmes de saturation. J'avais d'ailleurs, écrit le même sujet que "le métro était vide presque tout le temps".

Pour les automobilistes, des "heat maps" quotidiennes donnent une indication des prévisions de trafic.

Pour ceux qui préféreront les transports publics, des synoptiques présentant les heures à éviter sont mis en place dans chaque gare.


Ces informations sont aussi présentées sur un site internet dédié aux jeux : getaheadofthegames.com qui propose une carte avec une réglette permettant de visualiser le temps pendant toute la durée des jeux.

D'autres mesures mériteraient aussi une analyse plus poussée :

Bref, quelques bonnes idées à prendre chez nos voisins britanniques... 

Visualiser les données transport public à la loupe à Singapour

Le projet LIVE Singapore propose plusieurs visualisations des données transport : revenus et trafic par points d'arrêt en fonction du temps  dans deux vidéos.

La première propose différentes métaphores pour explorer les données sur des axes temporels, ou spatiaux et repérer des motifs intéressants.



La seconde propose une sorte de loupe pour  accéder au plan détaillé d'une zone d'arrêt de bus à partir d'un plan d'ensemble. Ce procédé n'est pas totalement original, mais il est ici enrichi de fonctions permettant de régler le niveau de zoom. 

Ces vidéos rappellent utilement que la valeur n'est pas dans les données en elles même, mais dans la capacité qu'ont les entreprises, où les communautés, à les exploiter !

Livehoods : ce que Foursquare révèle sur la ville

Je vous signale le site livehoods.org qui présente une expérience menée par des étudiants de Carnegie Mellon University.

L'objectif est d'analyser les données issues de Foursquare pour comprendre les limites des quartiers de la ville, non pas en terme administratifs ou historiques, mais tels qu'ils se vivent aujourd'hui.

L'image ci-dessus révèle les zones où une communauté de gens vont régulièrement pour déjeuner, travailler, faire leurs courses ou se détendre... Bref un quartier avec ses "adresses les plus populaires" et celles qui font la spécificité de l'endroit...

On a sans doute encore beaucoup à apprendre de ces réseaux sociaux ! Pour ma part je poursuis mes investigations sur twitter.... A bientôt, donc, sur le même sujet.

@whensmybus le twitter bot qui donne les horaires

Un "twitter bot" vous voyez ce que c'est ? Non ?
Essayez @whensmybus : un compte twitter qui renseigne les londoniens sur les horaires de passage des prochains bus. Twittez lui votre localisation, et il vous réponds avec les horaires en temps réel.... Il sera intéressant d'observer la progression du nombre d'abonnés et de tweets !
Plus d'informations ici et .

Comprendre l'ouverture des données publiques avec Simon Chignard

Je viens de terminer Open Data : comprendre l'ouverture des données publiques, et ce livre est clair ! Il distingue l'essentiel, éclaire parfaitement les enjeux importants et les questions pratiques, sans se perdre ni dans la théorie ni dans l'anecdote.

Pédagogique, appuyé par des exemples souvent issus de nos territoires, Simon permet de prendre un peu de recul pour mieux décrypter les références et les jargons des militants, des développeurs, des experts et autres juristes... La dynamique particulière des projets d'Open data, sous l'influence des hommes qui y sont associés : détenteurs, utilisateurs et ré-utilisateurs, est parfaitement expliquée. 

L'ouvrage propose 6 chapitres :
  • une introduction qui pose les concepts de base, 
  • trois chapitres : "comprendre" la genèse de l'open data, "connaitre" les différentes expériences et réalisations (en France notamment), "agir" en préparant et menant une opération d'ouverture... 
  • un chapitre prospectif qui explore les "nouvelles frontières" de l'open data, 
  • une conclusion qui revient sur le lien entre open data et gouvernance des territoires. 
L'open data est un sujet que je connais bien. Je l'explore depuis longtemps et j'en ai, moi même, beaucoup parlé sur TransID  (dès 2006 !), ou lors de conférences, mais aussi à mes amis et à mes collègues. Depuis plusieurs mois, je participe au projet Open Data SNCF (pour le volet Transilien de l'opération). Le livre de Simon m'a permis de "faire une synthèse", de mettre mon expérience du sujet en perspective avec d'autres réalisations et d'autres analyses du domaine. 

Si,  vous aussi, pensez avoir "tout vu, tout lu, tout bu" en matière d'open data, je vous le recommande surtout, parce que Simon a pris le temps et la distance qui peuvent vous manquer pour explorer ce sujet passionnant et actuel. Le livre est accompagné d'un site et d'un blog qui permettent de prolonger la discussion et qui atténuent le seul reproche que je peux faire à l'auteur : il ne propose pas de version "en ligne" et sous une "licence ouverte" de son ouvrage ! 

Data visualisation des comptes Twitter des opérateurs de transport

Je poursuis mon analyse des pratiques des performances des opérateurs qui twittent en publiant une "data visualisation" de leur performance sur quelques semaines.

La visualisation dynamique est ici, elle est très paramétrable.Vous pouvez notamment utiliser des échelles linéaires ou logarithmique, affecter différentes valeurs en abscisse, ordonnée, couleur ou taille des points...


Pour mémoire, mon premier post sur le sujet présentait les données sous forme de tableau dynamique.
Que peut on conclure de cette exploration ? Peut être aurez vous des idées ou des suggestions ? En ce qui me concerne, je note, au moins, qu'il existe une sérieuse marge de progrès pour nos opérateurs nationaux !

Pour les curieux, j'ai utilisé Google App Engine (GAE) en Python, les API Twitter, la bibliothèque Tweepy et les bibliothèques de visualisation Javascript de Google. 

Ville vivante : des traces mobiles qui donnent à penser...

Je vous ai parlé de Lift12 sans mentionner l'atelier animé par Nicola Nova auquel j'ai participé lors de cet évènement. Il s'agissait de préparer la suite du projet Ville Vivante. 

Ville Vivante, porté par la ville de Genève, s'appuie sur la visualisation de traces mobiles enregistrées par Swisscom et exploitées par Interactive Things et Near Future Laboratory.

À ce stade du projet, les visualisations sont saisissantes. Les plus dynamiques sont présentées sous la forme d'une vidéo et évoquent le mouvement des colonies d'oiseaux ou des bancs de poissons.



A la réflexion, elles posent de nombreuses questions... Que représentent précisément ces traces ? Par quelles actions sur les téléphones portables sont elles crées ? Dans quelles mesures rendent elles compte des déplacements des citoyens ? En quoi peuvent elles être utiles à la collectivité ?  

Les réponses à ces questions font appel à des expertises pointues et variées : télécommunication, sociologie, statistique, métiers de l'énergie, des déchets, de la sécurité, ou des transports... Sans oublier les compétences liées à la défense de la vie privée, aux montages inter institutionnels et au design de services. Comment les rassembler ? qui est légitime pour les assembler ? 

A Genève comme à Paris d'ailleurs, les transports publics, par exemple, ne sont pas dans les compétences de la municipalité...

C'est dire si il reste du travail à faire !  La municipalité genevoise ne s'y trompe pas, le premier objectif de cette expérimentation est de donner une nouvelle représentation de la ville aux habitants. Une installation, en centre ville, permet aux citoyens d'accéder à cette 'vue' au travers de panneaux présentant les différentes "data visualisations" issues du projet.  

Charge à chacun de poursuivre la réflexion sur les opportunités et les risques liés à ces traces.

Lift12 : un grand moment !

Impossible de rendre compte de Lift12, la première Lift à laquelle je participais, tant l'expérience est riche et les inspirations puissantes et variées. Voici simplement quelques liens et références vers quelques intervenants parmi ceux qui m'ont marqué.

Anaïs Saint Jude, professeur de lettre et directrice du programme BiBlio Tech à Stanford, spécialiste du 17ème siècle, propose une perspective historique sur l'information overload ou l'infobèsité. Dans un exposé brillant : de Gutemberg à Zuckerberg ! elle montre que la surcharge informationnelle ne date pas d'internet. De nombreuses références éclairent les liens entre information et créativité, de Platon à Robert Musil. Elle compare l'intensité et la géographie des correspondances respectives de Voltaire et d'Athanasius Kircher et explique les apports de Théophraste Renaudeau inventeur des conférences et de la presse française.

Farida Vis est enseignante à l'université de Leicester et s'intéresse notamment au "data journalism". Elle a travaillé sur l'analyse a posteriori des échanges sur les réseaux sociaux pendant les émeutes au Royaume Uni dans le cadre d'une étude intitulée "Reading the riots". Cette étude dissipe le mythe du lien de causalité entre les reseaux sociaux et les émeutes, fait par certains dirigeants britanniques en se fondant, notamment, sur une analyse sémantique des tweets effectivement échangés pendant cette période.  Une partie spectaculaire de son travail est disponible en ligne sur le site du Gardian et porte sur le cycle de vie des rumeurs sur Twitter.

Fabian Hemmert, doctorant, nous a exposé ses méthodes qualitatives pour le design de services. Il résume : design for extrems, focus on average customers leads to average products. Un constat qui l'amène à travailler sur les besoins de catégories spécifiques : enfants, personnes âgées, femmes...  en dehors de la "zone de confort de l'innovation" : jeunes hommes éduqués et actifs... Des méthodes intéressantes et qui interpelleront ceux qui, comme moi, sont culturellement plus sensibles aux méthodes quantitatives. 

J'ai aussi assisté à d'autres interventions stimulantes comme celle de JP Rangaswami sur "people and technology". J'en ai raté d'autres sur les hackers de l’extrême qui fabriquent des satellites open source, sur le jeux et sur l'avenir de la monnaie... J'y ai rencontré des gens intéressants, Nicolas Nova et Fabien Girardin que je suivais depuis longtemps et dont j'ai, enfin, fait la connaissance "in real Life", Yasmine Abbas qui porte un regard moderne sur les mobilités et Nicolas Dengler fondateur de shore.li.  bref, un moment rare à refaire !

Comparatif des comptes Twitter des opérateurs de transport

Suite à l'article précédent, j'ai voulu creuser un peu l'étude des comptes Twitter des principaux exploitants de transport public en France et à l'étranger.
J'ai construit une web app qui permet de comparer une cinquantaine de comptes sur huit neuf critères :
  1. Update 18/2/2012 : j'ai ajouté la "bio" des comptes pour voir plus facilement à qui on a affaire... Surprise, 4 comptes n'ont pas renseigné ce champs qui semble pourtant fort utile...
  2. Nb de Followers : comme son nom l'indique, le nombre d'abonnés suivant ce compte Twitter. Pour le moment c'est @turbuschile, un opérateur de bus chilien, qui tient le haut du pavé avec 36000 abonnés.
  3.  Nb de tweets : une indication du nombre de messages émis depuis l'ouverture du compte. Actuellement le recors est de 25 000 Tweets pour NYCTSubwayScoop. 
  4.  Following : le nombre de compte suivis par l'opérateur de transport.
  5.  Delta Followers : un écart en nombre d'abonné entre l'heure courante et une date de référence précisée en haut de la page. Je propose deux dates, l'un est fixe  le 12 février et correspond à la date à partir de laquelle j'ai commencé à suivre ce compte (le 12 février 2012 pour les plus anciens), l'autre est glissante et remise à jour chaque soir vers 20h52 01.00 UTC.
  6.  Delta tweets : le nombre de tweets émis depuis la date de référence, ce qui permet de voir quel est l'opérateur le plus bavard...
  7.  Delta Following : la variation du nombre de comptes suivi par l'opérateur.
  8.  Tweets/Followers : un simple ratio pour trouver les opérateurs les plus efficaces, ceux qui tweetent peu mais qui intéressent le plus de monde. Actuellement @Metra à Chicago semble être un exemple à suivre avec  @reseaumistral à Toulon.
  9.  Following/Followers : un ratio qui permet de détecter ceux qui suivent beaucoup de monde en espérant être suivi en retour.
Vous pouvez classer les opérateurs en cliquant sur les en têtes des colonnes.

 J'espère que ce tableau inspirera les opérateurs et facilitera la détection de "bonnes pratiques". Je suis, bien sûr, intéressé par de nouveaux comptes (officiels) d'opérateurs de transport public, et par des idées de fonctionnalités supplémentaires.
Update 19/2/2012 je viens de rajouter @ligneJ_SNCF et cela a été l'occasion de corriger un bug...

Twitter pour les transports publics en 6 étapes

L'usage de Twitter commence à se généraliser chez les opérateurs de transport public. Les comptes officiels sont encore moins nombreux et surtout moins suivis que ceux des groupes de voyageurs ou des associations, mais cela n'est pas une fatalité. Pour prolonger la présentation de Simon Chignard lors de Metronum sur l'information des voyageurs et Twitter dans les transports urbains, voici un petit guide en 6 étapes à l'usage des exploitants qui ne se sont pas encore lancés.
Les étapes sont :

  1. Créez vous un compte personnel
  2. Ecoutez ce qu'on dit
  3. Créez le compte de votre entreprise
  4. Informez sur les perturbations
  5. Communiquez 
  6. Répondez

1° Créez vous un compte personnel. Cette étape n'est pas "obligatoire", mais je vous suggère d'utiliser twitter pour vous même avant de vous lancer dans un usage professionnel. Commencez simplement par suivre quelques comptes qui vous intéressent et apprenez par l'exemple. J'ai crée une liste de compte d'exploitants de transport public. Vous pouvez la suivre et vous pourrez suivre ce que font vos collègues et concurrents. Attention, toutefois, à bien distinguer le compte personnel et le compte de l'entreprise. Les entreprises restent, les community managers peuvent changer de poste voir d'entreprise. L'impact d'un changement de community manager lorsque l'identité du réseau est trop directement liée à la personnalité du community manager peut, sans doute, être problématique.

2° Ecoutez ce qu'on dit de vous sur Twitter et observez ce qui est fait autour de vous. Il existe de nombreux outils pour vous y aider. Commencer par la recherche Twitter, notamment la version "avancée" et l'option qui vous permet de sauvegarder votre recherche pour y accéder en un clic. Tweetsats vous permet d'analyser les comptes qui vous intéressent en analysant les jours et heures de publications, les followers et ceux qui retwittent... Un exemple de visualisation intéressante Tweetstats ci-dessous :

3° Créez le compte de votre entreprise. L'objectif est d'être facilement identifiable et facilement "trouvable" lorsque les internautes font une recherche. Chaque détail compte donc : le choix de l'image qui vous représente, le nom et les quelques lignes de "descriptif", le lien vers votre site... Un bon exemple, un peu exotique : TUR est un opérateur de cars chilien dont le compte @turbuschile est suivi par 35 000 personnes. A partir d'un marque courte (TUR) très mal adaptée à la recherche sur Internet, le nom retenu intègre le mode (BUS) et le lieu (CHILE)...  N'y passez pas trop de temps, vous pourrez de toute façon y revenir. Prenez la parole sans attendre et améliorez votre profil au fur et à mesure que vos objectifs se précisent et que votre expertise se développe.

4° Informez sur les perturbations. Twitter est bien adapté à l'information sur les perturbations, les formats courts et la diffusion sur mobile répondent aux attentes des voyageurs. On observe des pratiques diverses :
  • L'utilisation d'un compte par ligne comme sur les lignes C et D du RER ou sur toutes les lignes de la Metra à Chicago (Metra BNSF, Metra UPNW, etc... ).

  • L'utilisation des codes de lignes ou mieux de hastags ( #ligne1 par exemple) qui facilitent la recherche. On peut les utiliser pour les lignes, mais aussi pour les missions ou les arrêts. Ainsi dans l'exemple ci-dessous un message d'information trafic touchant les lignes A et B :

  •  Certains opérateurs publient manuellement et essaient de faire tenir toutes les informations dans un tweet, ce qui probablement plus pratique pour les internautes. D'autres publient automatiquement et proposent un lien vers leur site internet :

5° Communiquez : Twitter est un relais naturel pour toute votre communication. Il est aisé de créer un tweet pour chaque brève publiée sur votre site. Certains exploitants ont séparé l'infotrafic et la communication institutionnelle, comme par exemple la TAN à Nantes qui exploite @tan_actu et @tan_trafic :
Beaucoup de gros réseaux ont aussi un compte dédié aux RH et en particulier aux annonces de recrutement... A ce stade, il devient impératif de suivre d'autres comptes et de faire jouer les fonctions sociales de Twitter en retwittant les mails des principaux influenceurs dans votre région ou en les référençant dans un #FF comme Aix en bus ci-dessous :


6° Répondez... Cette étape est difficile à franchir et nécessite un gestionnaire de communauté confiant et expérimenté et disponible... Les écueils sont nombreux mais l'impact peut être important, prenons par exemple cet échange entre @starbusmetro et @Muggen__ qui préfigure, sans doute, les campagnes anti-fraude de demain (N.B. : cela se lit de bas en haut) :

Un des écueils peut être la disponibilité du responsable du compte Twitter si il est seul et/ou en charge d'autres missions. Plutôt que de laisser des messages sans réponse, certains réseaux affichent clairement leurs disponibilités; comme par exemple les Bus Lothian d'Edimbourg qui répondent du lundi au vendredi de 9h30 à 13h30 :



L'utilisation de Twitter n'en est qu'à ses débuts. Je vous propose de rester attentifs à l'évolution des usages de Twitter dans le domaine des transports publics. N'hésitez pas à m'indiquer de nouveaux comptes à intégrer dans la liste des comptes Twitter des exploitants (Julien de Labaca m'a déjà donné un bon coup de main) et échangeons sur ces nouvelles pratiques sur Twitter.