LoL ! Les tweets du RER sont plus souvent :) que :(

Les réseaux sociaux peuvent ils nous apprendre quelque choses sur les attentes des voyageurs et sur les performances des systèmes de transport ?

Certainement si l'on en croit les trois rapports (en anglais) récemment publiés sur l'usage des réseaux sociaux dans les transports publics (UITP, TRB aux US et le Transport Research Laboratory au Royaume Uni).

J'ai, du coup, été désappointé en lisant l'article :  "I Hate the Blue Line" and Other Things Transit Systems Can Learn From Twitter ("Je hais la ligne Blue" et autres choses que les opérateurs de transports peuvent apprendre de Twitter). La thèse est que 100% des messages sur les transports publics sont négatifs. Cette idée est largement reprise et développée dans les commentaires. 

Une analyse rapide des tweets du RER apporte un éclairage différent. Elle n'a aucune prétention scientifique mais illustre l'intuition suivante : le RER est important pour des millions de voyageurs et il est parfois (heureusement) associé à des sentiments positifs : rencontres, sorties, loisirs, humour... 

Pour ce faire, j'ai simplement comparé, le 17 mai 2012,  les résultats de 3 recherches sur Twitter :
  • Une sur les tweets qui contiennent le mot clé RER. Cette recherche remonte 100  tweets émis dans les quelques heures précédent la requête.
  • Une sur les tweets qui  contiennent le mot clé RER associé à un "smiley" positif : comme :) ou :D ou :P.... Cette requête a remonté 100 tweets émis depuis le 8 mai. Soit une dizaine de tweets par jour en moyenne.
  • Et une sur les tweets qui contiennent le mot clé RER associé à un "smiley" négatif : comme :(  .... Dans les mêmes conditions que précédemment,  cette requête a remonté 34 tweets émis depuis le 8 mai. Soit 3 à 4 tweets par jour.
Le mot RER est donc trois fois plus souvent associé à un smiley positif qu'à un smiley négatif sur Twitter, pendant la période considérée.

Evidemment, les smiley ne sont, en général pas corrélés à l'appréciation directe du RER (exemple : "ça tue de pas habiter dans une zone a rer où a métro :(" ). Une analyse plus approfondie devrait être faite en évaluant la tonalité de chaque message, soit "à la main", soit grâce à un outil spécialisé dans "l'analyse de sentiments" comme twitrratr,  tweetsentiments ou Google Prediction API.

Il n'en reste pas moins, que ces tweets sont intéressants et certainement pas systématiquement connotés négativement. Je vous propose d'explorer vous même les résultats de ces requêtes dans les trois onglets  de ce tableau

Sur le même sujet, j'ai aussi découvert le compte de Metro's advocate qui à Wahsington retweete tout ce qui se rapporte à la wmata et qui est connoté positivement !

Surtout n'hésitez pas à me faire part de vos réactions et suggestions sur le sujet. Je continue à travailler sur l'analyse des tweets du RER et vous livrerai d'autres résultats dans de prochains articles.

TfL gère la demande de mobilité pendant les JO de Londres

Londres se prépare à accueillir les jeux olympiques entre le 27 juillet et le 14 septembre 2012. 
Avec 9 millions de spectateurs attendus et plus de 300 000 participants et organisateurs, la mobilité (keep London moving !) constitue un challenge. Plusieurs évènements ont lieu en plein centre ville, et les transports ont fait l'objet de mesures spécifiques (cf présentation du commissaire aux transports). 

Des investissements lourds (environ £6,5Mds au plan national) ont été réalisés pour les infrastructures, les gares et le matériel roulant. L'accent a notamment été mis sur l'accessibilité ; et les modes doux : vélos et marche n'ont pas été oubliés. Des extensions de service et un renforcement en personnel sont aussi, naturellement, prévues pour la période. Un effort particulier est fait en matière de régularité et de densité de l'offre.

Mais plus que ces mesures visant à augmenter l'offre, un travail très intéressant est mené pour organiser la demande !

En effet, toutes les gares et toutes les routes ne seront pas saturées pendant toute la durée des jeux. Moins de 30% des rues et moins de 35% des gares seront réellement affectées par les jeux. Il s'agit donc de "gérer les pointes" et d'essayer d'encourager les voyageurs à éviter ces "hot spots" qui vont concentrer l’affluence et les problèmes de saturation. J'avais d'ailleurs, écrit le même sujet que "le métro était vide presque tout le temps".

Pour les automobilistes, des "heat maps" quotidiennes donnent une indication des prévisions de trafic.

Pour ceux qui préféreront les transports publics, des synoptiques présentant les heures à éviter sont mis en place dans chaque gare.


Ces informations sont aussi présentées sur un site internet dédié aux jeux : getaheadofthegames.com qui propose une carte avec une réglette permettant de visualiser le temps pendant toute la durée des jeux.

D'autres mesures mériteraient aussi une analyse plus poussée :

Bref, quelques bonnes idées à prendre chez nos voisins britanniques...