Cartographies spécialisées dans OSM : exemple au golf de Lésigny

OpenStreetMap est plus qu'une simple carte et même plus qu'une carte ouverte et participative (ce qui est déjà pas mal !). C'est aussi un véritable modèle du territoire qui peut permettre de décrire des objets géographiques particuliers répondant aux besoins de communautés parfois très spécialisées.

Un exemple récent permet d'illustrer cela de façon simple. Le terrain de golf de Lésigny se trouve en région parisienne en bordure de Francilienne. Son rendu sur openstreetmap.org est relativement similaire à ce que vous pouvez trouver sur Google Maps comme on peut le voir dans l'outil de comparaison de Geofabrik :


Pour l'automobiliste se rendant quotidiennement au boulot, pas d'intérêt majeur à recourir à OSM donc !
Mais un autre rendu ravira les amateurs de golf. Sur osmfr vous trouverez les détails des différents "trous", les bunkers :

L'emplacement des greens, des fanions, des départs, les limites du fairway, du rough ont été minutieusement renseignés par un (ou plusieurs) passionnés.

Un extrait de ces données (qui étant ouvertes, peuvent être aisèment téléchargées et analysées par tous) revèle par exemple que l'utilisateur courdi95 a créé le juin 2012 un objet de type "WAY" (qui est un petit polygone définit par les coordonnées de ses sommets) qu'il a associé aux TAGs de valeur Bunker dans la catégorie Golf et Sand dans la catégorie Natural.

Reste à rendre ces données visibles dans les outils de rendu cartographique. Par défaut, elles ne le sont pas toujours dans certaines "feuilles de style" des outils de rendu. Rien n'empêche, en revanche, le golfeur émérite, ou le webmestre d'un site dédié au golf de mettre à disposition du public un outil de rendu paramétré pour mettre ces détails en valeur. C'est ce que propose osmfr grâce au travail de Christian Quest.

Pour généraliser :
  1. Les outils de rendu ne donnent accès qu'à une partie des données existantes dans OSM,
  2. Les besoins de cartographies thématiques peuvent, en général, être traités dans OSM, 
  3. Pour motiver les mappers il convient, bien entendu, de respécter les régles de la communauté, mais aussi, de proposer :
    • un outil de rendu permettant de "voir" les détails thématiques qui vous intéressent,  
    • et éventuellement, de proposer un outil d'édition adapté pour faciliter le travail des mappers.
Le thème de ce blog n'est pas le golf, mais la mobilité et les transports publics en particulier. Dans ce domaine les cartographies thématiques : plans des lignes ou de plans des gares...  sont intéressantes. 

Dans le domaine des gares en particulier, une réflexion sur les outils de recueil et de rendu les plus adaptés pour présenter les différents niveaux des gares, les objets comme les quais, les escaliers, les obstacles, les automates de distributions, les guichets... aurait, me semble-t-il du sens.
Il s'agirait, notamment, de proposer un niveau de zoom plus fort que celui disponible en standard, une gestion des "niveaux" et un rendu des principaux objets spécifiques. 
Cela permettrait d'aller encore au delà de ce qui est fait actuellement et que nous avions déjà évoqué dans un article sur les plans de gares de France.

Geek trip : open data, open innovation et transport à Londres

Une partie des participants au Hackathon des cheminots se sont retrouvés ce vendredi et samedi pour un Geek Trip à Londres qui nous a permis de mieux comprendre ce qui se passait outre Manche en matière d'Open Data, d'Open Innovation et de transport public.

Nous avons commencé par un faire un tour à General Assembly dont l'objectif est (traduction non garantie) "de transformer les penseurs en créateurs grâce à la formation et aux opportunités offertes par la technologies,  le design et le business". Nous y avons bénéficié d'un cours accéléré sur l'écosystème des start up londoniennes. Nous en avons profité pour nous enquérir sur les initiatives les plus notables en matière de mobilité, réponses : HailO (une app qui sert à commander un taxi, pas un "faux" mais un authentique Black Cab, disponible dans 11 villes mais pas à Paris) et CitymapperLon une app qui intègre tous les modes de transports publics, y compris le vélos en libre service. Un peu plus tard, j'ai eu, enfin, le plaisir de rencontrer Joe Hughes qui m'en a fait une démonstration assez saisissante.

Nous avons continué par le London Campus et une rencontre avec Déborah Rippol de l'équipe de  Start Up Week End. Cette organisation est aussi active en France et propose des week ends aux entrepreneurs en herbe ou à tous ceux qui veulent s'impliquer dans un projet innovant.

La soirée s'est poursuivie à l'Open Data Institute qui anime l'Open Data au Royaume Uni et qui incube des start up dont le modèle économique repose sur les données ouvertes. Nous y avons rencontré le dirigeant de Placr qui propose des API à partir des données ouvertes notamment par Network Rail ; et celui de Loco2 qui distribue du train au départ du Royaume Uni et à destination de l'Europe continentale. 

Après cette journée très technologique, nous avons profité du samedi pour une visite du musée des transports londoniens. Un musée passionnant qui éclaire les rapports complexes entre la métropole et son système de transport. J'en suis reparti avec Subterranean Railway : A social history of the tube de Christian Wolmar.

Le retour s'est bien passé car les douaniers britanniques ont finalement laissé passé Gaël Musquet non sans avoir longuement et consciencieusement inspecté son sac, dont le contenu était pourtant parfaitement adapté au "Geek Trip".

A croire que l'Open Data by Simon Chignard reste une lecture subversive ! Il faut dire que pendant ce temps l'affaire de la DCRI versus Wikipedia battait son plein en France... 
Un bon week end, donc, merci notamment à Latifa, Kat et Yann pour l'organisation !